Mais derrière cette quiétude se cache une histoire méconnue : celle d’une ménagerie qui, de la fin du XIXe siècle à 1976, a accueilli une faune surprenante en plein centre-ville.
Un zoo en plein cœur de la ville
À la fin du XIXe siècle, dans un contexte où les villes cherchent à offrir des espaces de loisirs et de découverte à leurs habitants, Toulouse inaugure une ménagerie au Jardin des Plantes. Cette initiative municipale transforme le parc en véritable petit zoo, où se côtoient animaux de ferme et espèces plus exotiques. Fauves, singes, ours, mais aussi autruches, phoques, cervidés ou encore ratons laveurs attirent la curiosité des visiteurs, fascinés par ces créatures venues d’ailleurs.
Des conditions de captivité rudimentaires
Si la ménagerie émerveille, elle suscite aussi de nombreuses interrogations. Les animaux sont confinés dans des cages de taille réduite, souvent inadaptées à leurs besoins. Un épisode illustre particulièrement la précarité de ces installations : en 1889, "les autruches furent dévorées par les chiens du gardien", rapporte l’historien Pierre Salies. Ces conditions, aujourd’hui jugées indignes, témoignent d’une époque où la question du bien-être animal était encore largement absente du débat public.
Un changement de regard sur la captivité animale
Au fil du XXe siècle, les préoccupations liées au bien-être animal gagnent du terrain et la présence d’un zoo en plein centre-ville apparaît de plus en plus anachronique. En 1976, la municipalité met un terme à cette expérience zoologique. C’est la fin d’une époque qui a marqué l’enfance de nombreuses générations de Toulousains : « Je me souviens de Victor, le singe. Le pauvre, il tournait en rond dans sa cage. Quand il en avait assez d’entendre les cris des enfants, il faisait ses besoins dans sa main et les jetait sur les badauds… Bien entendu, nous, les gamins, nous n’attendions que ça ! » nous raconte Aliénor.
Les vestiges d’un passé oublié
Aujourd’hui, si les animaux ont disparu, les traces de cette ancienne ménagerie subsistent. En parcourant les allées du Jardin des Plantes, tu peux encore apercevoir les anciennes cages, témoignages silencieux de cette période révolue.
Crédits photos noir et blanc: Animaux du Jardin des plantes, 20 novembre 1961, auteur non connu, Archives municipales de Toulouse, cotes : 53Fi3073, 53Fi3076.