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Sous les dalles de la nef de la Cathédrale Saint-Étienne

À Toulouse, la cathédrale Saint-Étienne n’a pas fini de livrer ses secrets. Sous ses dalles, des fouilles archéologiques menées par la société HADÈS, dans le cadre d’un vaste projet de restauration conduit par la DRAC Occitanie, ont mis en évidence des vestiges précieux. Ces recherches permettent d’éclairer les différentes étapes de la construction de ce monument emblématique, reconstruit, transformé et remanié au fil des siècles.

Fouilles archéologiques nef cathédrale Saint-Étienne Toulouse

Julien Foltran, responsable d'opérations archéologiques pour la société HADÈS nous raconte. « La cathédrale de la fin du XIᵉ-XIIᵉ siècle, il en reste quelques vestiges à l'extérieur de l'église actuelle, donc ça nous permet d'avoir une idée un petit peu de ce à quoi pouvait ressembler. Il devait y avoir deux grosses tours, une au nord, une au sud et entre ces deux grosses tours, une façade avec un portail. Ça ressemblait un peu à la façade ouest de la basilique Saint-Sernin actuelle. »

La nef de la cathédrale actuelle a été reconstruite au début du XIIIe siècle à l'emplacement d'une cathédrale romane plus courte. Dans le cadre d'un projet ambitieux de restauration conduit par la Conservation Régionale des Monuments Historiques (DRAC Occitanie), les fouilles avaient pour objectif de mettre au jour les fondations de la cathédrale romane.

Archéologues fouilles cathédrale Saint-Étienne Toulouse

Julien poursuit ses explications : « la cathédrale, c'est une église. L'Église, c'est l'espace le plus sacré de la chrétienté. Pour les catholiques, se faire enterrer à l'intérieur d'une église, c'est le ticket pour le paradis. »

C'est ainsi que les archéologues ont mis au jour 58 sépultures de l'époque moderne (XVIe-XVIIIe siècles) de paroissiens aisés, enterrés dans cet espace parmi les plus sacrés de la chrétienté. Sous le niveau de sépultures, à plus de 1,50 m de profondeur, les puissantes fondations de la façade romane ont été retrouvées. Elles vont permettre de mieux comprendre le plan de cet ancien monument, qui a marqué et marque encore le paysage urbain de Toulouse.