Derrière sa façade discrète, limite austère, se cache un véritable joyau du patrimoine toulousain. La chapelle des Carmélites, surnommée la "Chapelle Sixtine toulousaine", est un chef-d'œuvre du XVIIe siècle qui impressionne par la qualité de ses décors. Peintures éclatantes, plafond majestueux, dorures et faux marbres...
Préparez-vous pour en prendre plein les mirettes.
Un lieu qui renferme un bout de l’histoire de Toulouse
La construction de la chapelle débute en 1622 sous le règne de Louis XIII et d’Anne d’Autriche, qui posent eux-mêmes la première brique. Bien que s’étant engagé à participer au financement de sa construction, l’argent royal n’arrivera jamais. Et c’est grâce au parlementaire Guillaume de Rességuier que les sœurs peuvent débuter les travaux. Autrefois intégré à un couvent, la chapelle est la seule rescapée de la démolition entamée lors de la Révolution française et achevée lors de la construction de la Bibliothèque d’Études et du Patrimoine, en 1935.
Une pépite bien discrète, en plein centre-ville
Dès que vous franchissez le seuil, vous avez le droit à l’effet wow ! En face de vous, trois tableaux évoquant la Nativité attirent votre regard. Au-dessus, dans le cul-de-four, votre attention se porte sur les figures bibliques de l’Ancien Testament. Mais le clou du spectacle reste la voûte lambrissée culminant à 12 mètres de hauteur… Le plafond s’ouvre, les murs s’écartent et laissent rentrer le ciel dans la chapelle.
Peinte par Jean-Baptiste Despax, figure majeure de l’école toulousaine, cette fresque en trompe-l’œil rivalise avec les plus belles réalisations baroques d’Europe.
Et entre les fenêtres, tentez d’identifier les 16 vertus incarnées, de la charité à l’humilité en passant par l’espérance et la pureté. Un défi visuel captivant !
Sainte Thérèse d’Avila qui monte au 7e ciel
Une fois remis de vos émotions, lorsque vous vous retournez pour regarder vers la sortie, bim ! nouvelle claque. Au-dessus de l’entrée, une scène spectaculaire célèbre Sainte Thérèse d’Avila, canonisée peu avant la construction de la chapelle. Figure emblématique de la réforme carmélite, elle prônait un retour aux vœux de pauvreté et d’humilité. Et pour preuve, elle se déchausse, comprenez : elle est en sandales toute l’année. C’est d’ailleurs de là que vient le terme "Carmélites déchaussées" et "Carmes déchaux" pour les messieurs.
Un détail architectural insolite
Observez bien Thérèse d’Avila portée par les angelots et vous devinerez le tracé de l’oculus d’origine qui a été bouché pour permettre la création des somptueux décors actuels.