Oh là là Toulouse s'associe au fabricant toulousain de vêtements Maison Carrillo pour créer le t-shirt toulousain par excellence !
Cela faisait longtemps que je souhaitais créer un vêtement arborant fièrement notre chère oie blanche, emblème d'Oh là là Toulouse. Mais du merchandising fabriqué à l'autre bout du monde, dans des conditions plus que questionnables, je me disais, à quoi bon ? Ça, c'était avant que je rencontre Éva et Adrien qui se sont lancés, en 2020, dans la confection de vêtements made in Toulouse !
Une oie toulousaine brodée sur un t-shirt blanc
Pour cette collab, nous sommes partis sur un t-shirt blanc, qui va à tout le monde et ne passe pas de mode. Objectif ? Qu'il puisse être adopté par le plus large public toulousain possible. On l'a personnalisé avec une discrète broderie sur la poitrine, la fameuse oie, et une étiquette contre-piquée en rose.
À l'occasion de cette collab, Éva et Adrien m'ont partagé quelques réalités du marché. Par exemple, saviez-vous que seuls 3,3 % des 2,4 milliards d'habits consommés en France, sont fabriqués en France. Moi, je ne le savais pas, et ça m'a sacrément fait réfléchir ! Avec ce t-shirt, ce que l'on souhaite, c'est que ce soit un produit fait par des Toulousains, pour ses Toulousains. (Source chiffre : Institut Français de la Mode)
Pour la matière, Éva et Adrien travaillent avec du coton bio cultivé en Turquie, sous le label GOTS, et tissé dans les Hauts-de-France. Le vêtement est, quant à lui, dessiné, découpé, assemblé, et brodé à Labège par Morgane, la couturière de chez Maison Carrillo.
Oui, mais 49 €, c'est pas un peu cher ?
Son prix ? Le t-shirt coûte 49 €, ce qui permet de rémunérer justement toutes les personnes qui ont contribué à sa fabrication. C'est le prix d'un t-shirt responsable, d'excellente qualité, que vous porterez durant de nombreuses années.
Et ce n'est pas un peu cher ? C'est une question légitime qui nous amène à nous pencher sur nos habitudes de consommation. L'autre chiffre que j'ai appris en travaillant avec Éva et Adrien, c'est que nous, Français, achetons en moyenne 42 articles d'habillement neufs par an. Nous nous sommes accoutumés à l'hyperconsommation à très bas coût.
Peut-être est-ce précisément l'occasion de nous interroger individuellement sur comment nous choisissons de dépenser notre budget vêtement. Souhaitons-nous l'allouer à une consommation qui privilégie la quantité au détriment de la qualité ou bien l'inverse ?
Laurent Moussinac, créateur d'Oh là là Toulouse
La chemise, une spécialité toulousaine ?
On l’a totalement oublié, mais Toulouse a possédé, jusque dans les années 70, une puissante industrie du vêtement confectionné. De la lingerie, surtout de la chemise d’homme, et de la bonneterie (comprenez bas, chaussettes, collants, etc.). Avant la Seconde Guerre mondiale, la chemiserie pour homme venait de loin au premier rang. On fabriquait au minimum trois millions de chemises par an, c’était la grande spécialité toulousaine.
Dans « L’industrie de la confection à Toulouse », Jean Bastié nous dit, en 1954, que cette industrie est née à Toulouse au début de la seconde moitié du XIXᵉ siècle. C’est l’arrivée du chemin de fer qui a fait de Toulouse la plaque tournante du Sud-Ouest du commerce de gros et demi-gros, et ce sont ces mêmes négociants qui sont devenus, comme par appel d’air, les premiers confectionneurs à Toulouse.
Ce sont, vous vous en doutez, essentiellement des femmes qui travaillent pour les quelque 300 ateliers toulousains, souvent mal payées, 1 à 2 francs pour une longue journée de travail. On a de tout, des petits ateliers ou des grandes usines avec jusqu’à 200 ouvrières.
* Photo d'archive 1Fi829 - Tramways de Toulouse. Le 42, rue d'Alsace, Louis Charles Albinet, Archives municipales de Toulouse
L’hyper-centre, cœur battant du textile toulousain
On retrouvait une concentration d’ateliers dans les quartiers Capitole, Bourse et Carmes, où se trouvait un tiers des ateliers, avec un ancrage tout particulier à la Bourse, quartier historique du commerce en général et du négoce des tissus.
C’est sur l’axe des rues Sainte-Ursule, Bourse et Paradoux que se concentrent les ateliers de confections. Les rues piétonnes des Filatiers, Changes et Saint-Rome accueillent, quant à elles, les commerçants au détail à destination d’une clientèle populaire et locale.
Les récentes rues du Languedoc et d’Alsace-Lorraine adressent également le commerce de détail et surtout de luxe, touchant une clientèle régionale. C’est d’ailleurs dans la rue d’Alsace-Lorraine que se trouvent la plupart des grands magasins Toulousains : Au Capitole, Au Printemps, La Maison Universelle, le Paradis des Dames…
On trouve, aujourd'hui encore dans la ville, quelques traces du passé sous la forme de vieilles enseignes ou de publicités oubliées par le temps.